refuser une colocation

Est-ce légal de refuser une colocation ?

Les différences entre location et colocation

La location d’un logement est régie par la loi du 6 juillet 1989 modifiée par la loi Alur du 24 mars 2014. Ces lois règlementent les droits des locataires et des bailleurs et s’appliquent également dans le cas d’une location simple et dans celui d’une colocation.

La location simple

Un bail unique caractérise la location simple d’une personne seule, d’un couple ou d’une famille. S’il s’agit d’un couple, les deux partenaires peuvent être mentionnés sur le bail et en être les signataires. Le bail peut porter les deux noms, mais être signé par une seule personne ou être établi au nom d’une seule. Selon ces différents cas, les partenaires sont solidaires des paiements et des charges, ou bien un seul en est responsable. Les allocations d’aide au logement prennent en compte la globalité des occupants et ne sont pas individualisées.

La colocation

Une colocation regroupe plusieurs personnes qui ne sont pas respectivement en couple. Elles ont accès individuellement aux allocations logement. Le bail peut être unique sous forme d’un bail collectif ou établi indépendamment pour chacun des colocataires. En ce dernier cas, chaque colocataire est responsable de sa seule part de loyer et de charges. Quand il part, le propriétaire peut choisir lui-même la personne qui le remplacera et refuser éventuellement celle que ses locataires lui proposent. Si elle n’est pas remplacée, le déficit de loyer n’est pas compensé.

Dans un bail collectif, chaque colocataire est responsable de l’intégralité du loyer et des charges. Si l’un ne verse pas sa part, les autres doivent la prendre en charge à sa place. Un nouveau locataire doit être accepté par toutes les parties. Ce changement est validé par un avenant au bail signé par tous.

Pour quelles raisons peut-on refuser une colocation ?

Certains propriétaires sont réticents à ce système de colocation. S’il le refuse, le bailleur n’a pas à justifier sa décision. La seule contrainte est qu’il doive refuser toute colocation une fois qu’il a fait ce choix, afin d’éviter la discrimination.

La colocation est pratiquée souvent par des jeunes, des étudiants et des personnes en situation précaire, pour se loger à petit prix. Ce public est peu sécurisant pour un bailleur, qui peut craindre plus de désordres et de dégradations dans son logement. Les changements de colocataires sont plus fréquents, ils occasionnent plus de démarches et de dossiers à vérifier.

Les loyers fractionnés sont plus compliqués à toucher. De plus, leur intégralité n’est pas garantie quand il y a plusieurs baux. Si un colocataire fait défection, sa part est plus difficile à récupérer quand il n’y a pas de solidarité entre les participants.

Une copropriété peut aussi refuser la colocation sous certaines conditions. C’est le cas si l’immeuble bénéficie d’un standing élevé. Sa situation proche d’un monument historique est une autre cause de refus.

Colocation, comment le bailleur peut-il se protéger ?

La meilleure solution est de choisir un bail collectif, où tous sont responsables de la totalité des loyers. Un des colocataires peut aussi être désigné pour collecter les parts de ses colocataires et verser le loyer complet.

En introduisant une clause de solidarité dans le bail de colocation, le bailleur est en droit de se retourner contre n’importe lequel des colocataires. Il peut aussi exiger que chacun fournisse un garant, lequel est responsable de l’intégralité du loyer et des charges, s’il y a un problème.

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